· Un homme de 46 ans sera
congelé aux U.S.A. Il souffre d'un cancer du cerveau et a obtenu des
tribunaux d'être maintenu "en vie" jusqu'à ce que la médecine ait fait les
progrès suffisants pour pouvoir le guérir.
Lorsqu'il sera ramené à la
vie, peut-être aura-t-il l'âge de son petit fils
· Une femme demande à
porter l'enfant de son gendre et de sa fille : elle sera la fois mère et
grand-mère de l'enfant.
· Une veuve demande l'insémination artificielle
avec le sperme congelé d'un époux défunt.
Créer la vie à tout prix ou
maîtriser la mort peut provoquer des bouleversements dans les filiations,
dans l'ordre des générations et brouiller des repères fondamentaux. Il n'est
plus nécessaire d'avoir des relations sexuelles pour faire un bébé, et
l'anonymat du don de gamètes peut effacer toutes traces des origines. La
congélation du sperme, des embryons, des clones, des êtres vivants, permet
de lancer un défi à l'ordre naturel des choses.
Sommes-nous dans un
espace culturel qui souffre d'un engourdissement de la pensée,ou notre
société est-elle victime d'un accès délirant,la piégeant dans une toute
puissance
mégalomaniaque ?
Et que fait-on du registre de l'Inconscient ?
Qu'adviendra-t-il de l'organisation psychique de ses "produits" de
laboratoire, de ces êtres pris - dès avant leur naissance - dans les mailles du
filet des apprentis sorciers ? Qu'en pensent les psychanalystes ?
Béatrice Alexandre, Docteur en Psychopathologie Clinique, Chercheur
associé au Laboratoire de Psychologie Clinique de Paris VII, Psychanalyste
Aimerait recevoir des réponses.
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