Psychanalyse dans la Civilisation
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Critiques
Le mot critiques est ici pris dans son sens étymologique : "La Critique a pour objet de distinguer les qualités ou les défauts d'une oeuvre littéraire ou artistique".

Nous publions donc quelques lettres ou fragments de lettres de lecteurs, car elles nous semblent éclairantes. Toutes celles qui nous offrent critiques, conseils ou observations sont reproduites, et quelques-unes de celles qui contiennent des éloges ou des encouragements (à condition d'en avoir préalablement reçu l'autorisation pour toutes).
C'est une bonne idée de faire une revue de psychanalyse appliquée aux problèmes de la société. Les articles m'ont paru de bonne tenue et intéressants. J'ai particulièrement apprécié le texte de J. Chasseguet-Smirgel. Attention à la tentation "totalitariste", sous-jacente notamment au premier article."
Didier Anzieu (Paris), Professeur Emérite de Psychologie Clinique à l'Université Paris X Nanterre. Psychanalyste (A.P.F.)

Merci ! Lu déjà votre contribution sur le pouvoir absolu : excellent !
Alfred Grosser (Paris), Professeur des Universités à l'Institut d'Etudes Politiques.

Excellente initiative. On est partant pour le prochain.
M. et Mme les Docteurs Jean Cournut, Psychanalystes (S.P.P.) Paris.

Je vous remercie de l'envoi de votre revue, dans laquelle mon attention a été attirée par votre intéressant article sur la Mélancolie de l'Occident, qui développe une hypothèse originale à laquelle je réfléchirai certainement. On peut se demander s'il y a un rapport et lequel, entre la naissance et le développement puis l'évolution de la psychanalyse d'une part, et d'autre part le devenir depuis le XIXe siècle et la mélancolie de l'Occident, conquérant de la terre et de la Science moderne.
Professeur Jean Guillaumin, Professeur de Psychologie clinique à l'Université Lyon II. Psychanalyste (S.P.P.)

J'ai bien reçu votre nouvelle publication et vous en remercie. J'ai lu avec intérêt les différentes contributions à ce premier numéro et, en particulier, votre propre texte sur "la Mélancolie de l'Occident". J'ai pu constater d'ailleurs, notre convergence en ce qui concerne la place du maternel dans notre civilisation. Dans "l'Homme au Travail", j'ai, en effet, soutenu la thèse selon laquelle la transformation de la nature pouvait être interprétée comme le meurtre de la mère-terre.
Cette convergence personnelle n'intervient que peu dans les félicitations que mérite votre effort. Un léger point d'orgue à mon sentiment : l'impression donnée par le titre de votre revue que la discipline est la seule discipline que vous enrichissiez. En fait il me paraît que votre domaine est beaucoup plus vaste et qu'il se confond davantage avec l'ethnopsychologie. Le rapprochement du titre de votre contribution avec l'article bien connu de Deveureux (la Schizophrénie, psychose ethnique) ainsi que de Laplatine ("Ethnopsychiatrie,l'effondrement de l'Occident contemporain dans la schizophrénie") s'impose de lui-même. Je pense que votre impact scientifique gagnerait à ce que vous ne paraissiez pas considérer la psychanalyse comme la clé royale des sciences humaines. Mais encore une fois, toutes mes félicitations.
Professeur Alain Cotta, Université Paris IX Dauphine


J'ai lu les différents articles avec beaucoup d'intérêt (...) ; dans "La Mélancolie de l'Occident", vous développez un point de vue intéressant avec pertinence, concernant le meurtre fantasmatique de la Mère et le sentiment Incs. de culpabilité de notre civilisation occidentale. Cette idée est certainement à creuser.
Jacqueline Miller (Paris), Psychanalyste (S.P.P.)

La première impression n'est vraiment pas très bonne. Car, à côté de quelques idées toujours utiles (évocation du nazisme par exemple), c'est, le plus souvent, inquiétant : les bases historiques font défaut, et cela conduit à des formules douteuses ou carrément fausses, ce que l'on peut appeler des contresens directs ou des contresens suggérés.
Contresens suggéré et cependant Majeur, page 39 : " ... démocraties judéo-chrétienne" Cette formule standard (serait-ce la fameuse "langue de bois" ?) paraît n'engager à rien, mais elle laisse entendre, et nettement, que les principes de nos démocraties modernes procèdent du judaïsme ou du christianisme.
Or, il faut bien davantage considérer les exemples grecs et romains, phénomènes majeurs dans le temps et l'espace, et leur interprétation ultérieure, Renaissance, 170 et 180 siècles, Révolution Française...
(Rappel : la phrase de la page 39 fait partie du résumé de l'article "La Mélancolie de l'Occident" ; on y lit : "Une bonne partie d'entre nous se frappe la poitrine, accusant les Occidentaux - c'est-à-dire, en gros, nous qui vivons au sein des démocraties judéo-chrétiennes - des pires méfaits".)
... Contresens direct, partiel et encore important (page 89) : "sacrifices humains très généralement répandus dans les cultes païens". La formule est excessive au point qu'elle est fausse, puisque donnant une image fausse Globalement de l'antiquité classique". Car il faut toujours tenir compte de l'espace et du temps... Bref, cette formule est :
- exacte pour le monde phénicien ;
- fausse pour l'Egypte, au moins pour l'essentiel de son histoire ;
- fausse pour la Grèce...
- fondamentalement fausse encore, pour le monde romain...

Contresens direct et complet, page 89 encore (où on lit) : "la moindre connaissance historique permet de savoir que la crucifixion était exclusivement un supplice romain". Hélas, non. Ainsi la crucifixion était pratiquée, même à l'égard de hauts personnages, en Orient, chez les Mèdes et les Perses (...) Ce qui est spécifique de Rome, c'est une limitation juridique dans l'emploi de ce supplice : il ne pouvait être infligé aux citoyens". (Remarque : il semble que notre correspondant ait fait lui-même un léger contresens, car la crucifixion dont il est question à la page 89 est celle du Christ, qui, si nos souvenirs sont exacts, n'était point citoyen Romain).
Quoi qu'il en soit, ces trois "erreurs" sont les seules que nous reproche notre lecteur qui conclut : "Tout ceci n'est pas très encourageant, surtout si l'on songe à la fragilité du public concerné. Les idées reçues et fausses, il vaut mieux ne pas les multiplie. Avec tous nos regrets, mais aussi tous nos encouragements car l'idée d'une réflexion sur l'histoire ou la civilisation est, en elle-même, positive.
Gilbert Labbe, Conservateur à la Bibliothèque interuniversitaire de Bordeaux

(Nous regrettons évidemment beaucoup que M. le Conservateur trouve notre Revue dangereuse pour l'intégrité intellectuelle des étudiants bordelais, mais il est mieux à même que quiconque d'en juger.)

Merci d'avoir pensé à m'envoyer la revue. Très heureuse de constater que ton projet s'était matérialisé... J'ai présenté ta revue à mon travail et cela a suscité un vif intérêt de la part d'un public (averti mais pas nécessairement spécialiste) très vaste, dont un des sujets de satisfaction a été : "Enfin des psychanalystes qui écrivent pour nous aussi".
Béatrice Alexandre, Psychanalyste, Docteur en Psychopathologie Clinique, Attachée au Laboratoire de Psychologie Clinique de Paris VII.


Je vous remercie mille fois pour votre revue. Je l'ai trouvée extrêmement intéressante. J'aimerais bien recevoir le n°2 quand il paraîtra.
Professeur Hubert Reeves, C.E.N. (Saclay), Astrophysicien

Un jour pourrais-tu m'expliquer, avec beaucoup de patience si l'on peut affecter à une multitude ce que la psychanalyse sait d'un individu ?
Raymond Levy (Paris), Editeur d'Art

Je peux formuler les quelques remarques qui suivent :
1. Naturellement il s'agit d'une publication quelque peu artisanale ; j'espère que le succès viendra améliorer sa présentation intérieure, mais d'ores et déjà, la couverture est tout à fait attirante.
2. Je comprends bien votre souci de ne pouvoir paraître qu'à des dates aléatoires, dans la mesure où vous n'êtes pas sûre de l'avenir.
3 . Votre volonté de faire d'emblée appel à des auteurs au-delà de nos frontières est une très remarquable initiative, d'autant que certains de leurs textes sont tout à fait intéressants (je pense en particulier à celui de Richard Koenigsberg).
4. Je me pose surtout des questions sur le fond : depuis toujours, la tentation a été grande d'appliquer les connaissances psychanalytiques aux phénomènes collectifs. Freud s'y est sans doute risqué, mais on peut discuter de la finalité profonde de ses essais. D'autres aussitôt après lui ont tenté d'étudier les phénomènes de groupe ou de foule à la lumière de connaissances analytiques encore balbutiantes. Cela a été sans doute le projet de Reich, probablement aussi celui d'un homme comme Fénichel. C'est aussi dans ce sens que, beaucoup plus récemment, on a voulu lire certains des travaux de Bion.
Pour autant, rien ne permet de passer des mécanismes intérieurs d'un individu aux mécanismes collectifs. Tout ce qu'on peut dire, c'est que ces glissements sont extrêmement tentants. Il y a quelques années, le Collège de Psychanalyse s'est lancé dans cette aventure, avec les faibles résultats que l'on sait, s'engageant dans une dérive philosophique qui l'éloignait de la psychanalyse. Je pense que le titre de votre revue n'est pas conforme à votre projet. Vous parlez de Psychanalyse dans la Civilisation, et vous avez l'air de vouloir tenter une psychanalyse de ou des civilisation(s). Je crois que ce n'est pas la même chose. Quand vous dites que Freud a fait de la psychanalyse un outil pour comprendre le monde, pour ma part, j'avais toujours compris qu'il s'agissait d'un outil pour comprendre le psychisme humain.
Que les représentations du monde soient des projections du fonctionnement psychique du théoricien, tout le monde ou presque en est d'accord actuellement. Mais cela ne donne aucune indication sur la "réalité" du monde. Il y a donc là un problème de fond, qui est d'une importance fondamentale pour la pratique quotidienne de la psychanalyse :
- certes les psychanalystes sont dans le monde, c'est-à-dire qu'ils sont le reflet de nombreux phénomènes culturels, politiques, sociaux, et que leur statut et leur pratique jouent là un rôle indiscutable ;
- que la psychanalyse montre l'homme comme un "système ouvert", c'est-à-dire en relation constante, en interaction constante avec le monde extérieur, cela paraît évident ; mais dans ce contexte le monde extérieur n'a pas à être spécifié. Ce sont les effets qu'il produit sur les êtres humains qui comptent ; le monde extérieur est, à la limite, un postulat du point de vue de la psychanalyse.
Il n'empêche que l'on ne peut qu'être attiré par une interprétation psychanalytique des phénomènes collectifs, laquelle risque d'être une "rationalisation psychanalytique. Toutes ces réserves ne sont pas du tout une opposition à votre projet, bien au contraire. Voyez-y un encouragement et une invitation à poursuivre le dialogue et à bien poser les prémices de votre démarche.
J'espère que nous aurons l'occasion d'en reparler à travers nos Revues, ou dans d'autres
circonstances.
Docteur Simon-Daniel Kipman (Paris), Rédacteur en chef de "Psychiatrie Française"
Secrétaire Gal.de l'Assoc. Française de Psychiatrie, Psychanalyste (A.P.F.)

Beaucoup de vos remarques m'ont éclairée, et rejoignent mes préoccupations. Je serais heureuse de continuer à échanger avec vous idées et documents.
Michèle Bertrand, Ecole Normale Supérieure (Paris)

Après avoir lu votre revue avec grand intérêt, je vous ai donné l'adresse de deux confrères qui ont également apprécié votre travail.
Dr. M.H. Revault d'Allonnes, Psychiatre, Psychanalyste (S.P.P.)


J'ai beaucoup apprécié l'aspect vivant de l'écriture et ce langage très communicant. J'ai l'impression de lire Freud, si facile et intéressant, alors que ses descendants sont beaucoup trop intelligents pour moi.
Dr. Boris Cyrulnik, Laboratoire de traitement des connaissances, section éthologie (Marseille)

Le dessein de votre revue est ambitieux et périlleux,il porte toutes les difficultés de l'analyse appliquée. Votre article "La Mélancolie de l'Occident" illustre bien cette difficulté. Vous défendez avec talent une thèse qui s'appuie sur des faits, bien réels, mais qui sont le résultat d'un choix dans un ensemble très vaste. Il serait possible d'en choisir d'autres et de défendre une thèse très différente. Quel que soit sa valeur, le point de vue "a priori" dirige le choix des éléments.
Dr. Paul Denis, Ancien Interne des Hôpitaux de Paris Neuropsychiatre. Psychanalyste (S.P.P.)

Je trouve votre compréhension métaphorique de l'attaque que nous faisons subir à notre
propre planète,ainsi qu'à nous-mêmes, pertinente et parlante. Je m'intéresse depuis quelque temps aux facteurs qui contribuent à la technique de survie de chaque analysant et de chaque individu. Je me demande si l'attaque à la Terre-Mère n'est, en fin de compte, qu'une solution plutôt psychotique au désir de survivre, même si (comme c'est le cas avec certains patients psychosomatiques) cette ligne de survie risque de nous mener à la mort !
Joyce McDougall, Psychanalyste (S.P.P.) ; D.Ed. ; Full Member Int. Psychoanal. Assn ; Hon. Member Assn. for Psychoanalytic Medecine, New York

J'ai bien reçu votre revue "Psychanalyse dans la Civilisation", 1989 I. J'ai tenu à ce que votre très intéressant article soit catalogué à part.
Mots-clé - mélancolie collective - Occident L'ajout de la notice bibliographique dans notre base de données télématique "3615 MIRADOC" permet d'en diffuser largement le signalement.
J.B. Marino, Directeur de la Bibliothèque Universitaire de Metz.

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